« Une bête de scène », dit-on de lui. Une réputation qui est loin d'être usurpée comme en témoignent ses albums live des années 70
21 septembre-14 octobre 1971 : Johnny revient au Palais des Sports
L’évènement est enregistré. “Live at the Palais des Sports 1971” sort le 3 novembre et c'est un double 33 tours. Au piano -c’est la surprise- Michel Polnareff. La rencontre de deux géants.
1972… Une année un peu difficile
Johnny a mis sur pied un projet ambitieux, le Johnny-circus, caravane artistique calquée sur ce qui se fait aux U.S.A. (tournée “Mad Dogs and Englishmen” de Joe Cocker, notamment). Hélas, la France n’est pas les States. La foule rechigne à se déplacer, et Johnny perd beaucoup d’argent...
“un véritable désastre financier : il m’a fallu quatre ans pour m’en remettre” reconnaît l'Idole. Johnny, qui n’était encore jamais resté plus de deux ans et demi sans délivrer un témoignage public (1961, 1962, 1964, 1967, 1971), va cette fois laisser passer une demie-décennie : son prochain album en concert ne sortira qu’en 1976. Pourtant, comme nous allons le voir, il n’avait pas cessé un seul instant de se donner sur scène.
Du 19 au 23 juin 1973, Johnny est de retour sur les planches de l’Olympia, salle qu’il avait désertée depuis des années. Il y a péril en la demeure, car la célèbre salle est menacée de fermeture. Puis il part en tournée avec Sylvie (leur 45 tours « J’ai un problème » recueille un énorme succès).
20 octobre 1976
Parution du double 33 tours “Johnny Hallyday Story au Palais des Sports ‘76”. Comme son titre l'indique (Story) il s'agit d'une rétrospective live qui passe en revue quinze ans de tubes (Da Dou Ron Ron / Elle est terrible / Retiens la nuit / L’idole des jeunes / Si j’étais un charpentier / Le pénitencier / Hey Joe / Pour moi la vie va commencer / Noir c’est noir / Que je t’aime / Gabrielle etc)
Johnny aux Abattoirs !
C’est ainsi qu’on avait coutume de désigner le Pavillon de Paris de la Porte de Pantin ! Curieuse idée, qui fait froid dans le dos : recycler des anciens abattoirs en salle de spectacle. Le genre d’endroit qui redonne leur dimension à des salles légendaires, comme l’Olympia et Bobino... Le genre d’endroit qui vous met à l’esprit que dans “show-business” il y a, effectivement, “show” et “business”... mais que, trop souvent, le “business” a pris le pas sur le “show” : site austère, inhospitalier, acoustique médiocre, places trop chères par rapport au confort inexistant.
Et puis, comme d’habitude, le public s’habitue.
Après les Rolling Stones, Téléphone et d’autres, Johnny, à son tour, en 1979, paye son tribut à la rébarbative salle ; sans doute pas de gaieté de coeur, car, à l’origine, il avait demandé à se produire au Parc des Princes, mais l’autorisation lui avait été refusée, pour cause de sécurité. Mais les temps changent, comme le prouveront ses prestations de 1993, justement, au Parc des Princes. C’est véritablement d’un tour de force dont il s’agit Johnny tient la scène durant plus d’un mois, du 18 octobre au 26 novembre.
Bien que l’album soit sobrement intitulé “Pavillon de Paris ‘79” , le spectacle a été baptisé L’Ange aux yeux de laser, clin-d’oeil à David, le fils de Johnny, qui avait surnommé son père “gueule de rock”. Alors Johnny se déguise en gueule de rock-Goldorak, muni de lunette dont la visée laser transperce les fumigènes !
Parmi les invités surprise, on compte cette fois Gilbert Montagné au piano pour le final, et, le soir de la dernière, David Hallyday à la batterie Inutile de cacher que le spectacle coûte une fortune, ce qui prouve que Johnny est parvenu à surmonter les problèmes financiers remontant au « Circus » de 1972. Cette fois le public répond présent ; C’est de bon augure pour les concerts à venir