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Le blog des auteurs libres

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Pop rock music, chanson française, biographies express de personnages hors du commun, faits de société


Maurice Chevalier, la fantaisie à l'honneur

Publié par Daniel LESUEUR sur 7 Juillet 2014, 15:49pm

Catégories : #musique, #CINEMA

De lui, on a retenu « Ma Pomme »... Sa canne à pommeau et son légendaire canotier (qu'il chanta en twist)... Son amour tumultueux avec Mistinguett. Quoi d'autre encore ?

Lorsqu'on évoque la chanson française, à l'étranger, seuls deux noms viennent aux lèvres : Edith Piaf et « Momo ».

Cet enfant du siècle était né à la fin du précédent (1888).

A Paris, évidemment !

Une enfance pauvre à Ménilmontant, puis la ronde des petits métiers : menuisier, électricien, peintre et même... fabricant de punaises.

En 1900, il débute au Casino des Tourelles. Son numéro fantaisiste intitulé V'là les croquants consiste à imiter les grands chanteurs de l'époque. Il est tellement jeune et déluré qu'il devient rapidement l'enfant chéri des caf' conc'. Après avoir conquis Paris, il enflamme l'Alcazar de Marseille en 1907.

Cinq ans plus tard, il rencontre Mistinguett

Le grand amour de sa vie

Pourtant il épousera Yvonne Vallée puis Nita Raya. Or Mistinguett fut toute sa vie !

Leur duo a un succès fou.

En 1912, aux Folies-Bergère, Mistinguett, jeune vedette montante, confirme son succès avec la Valse renversante, en duo avec Maurice Chevalier, de treize ans son cadet, et qu'elle ravit à Pervenche (future Fréhel). Chevalier sera l'un des innombrables hommes de sa vie, et le plus important dans son cœur. C'est à lui qu'elle pense lorsqu'elle chante son plus grand succès, Mon homme (1920) au titre inspiré par celui d'une pièce de Francis Carco. Mais la guerre éclate.

Prisonnier en 1914, Momo ne revient à Paris que deux ans plus tard.

Une séparation d'un an et demi avec « La Miss » que Maurice passa en Allemagne, blessé et prisonnier de guerre ; il est d'abord porté disparu, et la star féminine remue ciel et terre pour délivrer Chevalier. De fréquents allers-retours à Genève et des contacts pris avec l'ennemi lui vaudront d'être interrogée par une commission militaire. On n'en sait guère plus : elle aurait peut-être obtenu diverses informations sensibles sur les manœuvres des Allemands et les aurait communiquées au Deuxième Bureau français.

De retour en France, il ne cesse d'agrandir sa popularité

Chevalier en a bientôt assez de servir de faire-valoir à « La Miss ». Il met un point final à leurs relations, professionnelles et sentimentales, délivrant de la célèbre chanson une parodie blessante, C'est ma bonne ; échange de bons procédés, la Miss se vengera en 1937 en interprétant Ma pomme d'une manière que Chevalier goûta peu. Leur rupture, sur le plan strictement professionnel, ne porta préjudice ni à l'un, ni à l'autre. Leur histoire d'amour avait duré de 1911 à 1920.

De 1928 à 1935, Chevalier emballe les Américains avec son accent de titi parigot.

A son retour en Europe, il enregistre ses plus grands succès : Ma pomme, Prosper yop la boum et Y'a d'la joie de Charles Trénet. Durant la Seconde Guerre, le gouvernement de Vichy l'envoie chanter en Allemagne pour les prisonniers. Les Allemands ayant souvent détourné le sens de ses chansons, Chevalier considéré comme collaborationniste, connaît quelques soucis à la Libération. Il tournera dans une cinquantaine de films, souvent aux USA.

En 1949, Maurice Chevalier se met à dos les Américains

Il fait partie des nombreux signataires de l'Appel de Stockholm, pétition à l'initiative du parti communiste contre l'armement nucléaire. Dès lors il a des soucis avec une Amérique en proie à une chasse aux sorcières acharnée envers tout ce qui touche de près ou de loin aux « Rouges ». Au début des années 50, il est déclaré persona non grata aux Etats-Unis. Qu’à cela ne tienne, il a toujours des admirateurs fidèles dans le reste du monde, et se produit au Canada, en Amérique du Sud au Moyen-Orient et bien sûr dans toute l’Europe.

A plus de 60 ans, il séduit des publics de toutes nationalités et de toutes cultures.

On raconte qu’il a inventé le principe du "One man show"

C’est vrai… Mais avant lui Marie Dubas avait inventé le « One woman show » (http://www.suite101.fr/content/marie-dubas-inspiratrice-dedith-piaf-a612). A partir de 1946, il commence à consigner ses souvenirs qui feront l'objet d'un ouvrage en... onze volumes : Ma route et mes chansons.

En perte de popularité au début des années 60, il opère un ultime comeback avec les Chaussettes Noires (Le Twist du canotier, 1961 avant de définitivement raccrocher : il fait ses adieux à la scène en 1968 au Théâtre des Champs-Elysées.

1er janvier 1972

Décès de Maurice Chevalier, à l'âge de quatre-vingt quatre ans après plus d’un mois d’hospitalisation. Sa canne et son canotier légendaires seront vendus 4 000 F en août. Ce n’est que de nombreuses années plus tard que l’on parlera de suicide. Si c’est le cas, il faut se remettre à l’esprit que « Momo » avait fait une première tentative de suicide en 1924, lorsque le succès se détachait de lui. A moins qu’il restât profondément marqué par la fin de sa merveilleuse histoire d’amour avec Mistinguett…

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