Un concert raté des Rolling Stones... !

Dans le livre paru aux éditions Camion blanc (Giorgio Gomelsky mon ami par Francis Dumaurier - cliquer ICI), vous découvrirez, outre des tonnes d'informations, une qui vous fera sourire...

1963...

Giorgio s'installe au sud-ouest de Londres, à Richmond, où il loue l’arrière-salle du Station Hotel où se trouve une petite scène et où une centaine de personnes peuvent tenir debout. Il organise son premier concert le dimanche soir 20 janvier, et le premier groupe à y jouer est le Dave Hunt Rhythm & Blues Band avec un jeune Ray Davies qui deviendra célèbre par la suite avec les Kinks.

Mais Giorgio n’est pas content lorsque ces musiciens ne viennent pas comme convenu un dimanche soir. Ils n’ont pas le sérieux nécessaire, et il décide de les remplacer par les Rollin’ Stones de Brian Jones qui n’arrête pas de lui demander de s’intéresser à son groupe. Il appelle donc le pianiste Ian Stewart qui est le seul qu’il puisse joindre par téléphone car il travaille dans un bureau de Imperial Chemical Industries, l’une des plus grosses sociétés anglaises.

Leur premier concert n’attire que trois personnes.

Ceci est peut-être dû à l’énorme faute d’orthographe que Giorgio fait en écrivant le terme « Rhythm and Bulse » sur ses affiches au lieu de « Rhythm and Blues » - les bulls étant des taureaux en anglais. Le groupe est prêt à annuler, mais Giorgio les encourage à jouer comme si la salle était pleine.

Giorgio n’oubliera jamais les seuls témoins de ce concert qu’il dit être absolument phénoménal : Paul Williams deviendra un chanteur de blues, Little D.

deviendra un roadie (technicien de tournée) pour Jimi Hendrix, et le troisième dont le nom lui échappe deviendra un agent artistique.

Giorgio avait convenu de donner une livre à chacun des musiciens plus une commission sur la caisse d’entrée mais, comme il n’y avait pas d’entrée à partager, il leur donne la livre promise et leur demande de revenir le dimanche suivant.

De dimanche en dimanche, le bouche-à-oreille amène de plus en plus de monde jusqu’à ce que la salle soit pleine. Giorgio demande à son assistant, Hamisch Grimes, d’encourager les gens à danser sur les tables en gesticulant comme des moulins à vent pendant que les Stones allongent sur un rythme effréné des versions de Bo Diddley comme « Pretty Thing » et « Doing The Crawdaddy » - titre que Giorgio emprunte pour donner un nom à son club.

Chaque concert ne dure que 45 minutes, mais Giorgio veut qu’ils se passent tous comme une catharsis collective propulsée par le rythme de Bo Diddley...