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Né en 1939, l’Américain Walter Carlos, s’est, dès son plus jeune âge, senti femme. Ses troubles de l’identité sexuelle se manifestent, selon ses souvenirs, dès l’âge de cinq ans : « J’étais persuadé que j’étais une petite fille, j’aurais aimé porter des robes et les cheveux longs. Et je me demandais pourquoi mes parents ne m’accordaient pas ces petits plaisirs ».
Pour lui faire penser à autre chose, on lui fait apprendre le piano. Il apprend à en jouer à six ans et, quatre années plus tard, compose un Trio pour clarinette, accordéon et piano.
A quatorze ans, il construit chez lui un ordinateur… on n’est qu’en 1953 !
A 23 ans, étudiant à l’université Columbia de New York, il commence à se renseigner sur la signification d’un mot nouveau, « transgenre » mais n’a pas encore les moyens financiers suffisants pour commencer à suivre un traitement à base d’hormones ; il lui faudra attendre six ans, le temps de devenir une vedette des claviers. Il a en effet fait la connaissance du docteur Moog, inventeur du synthétiseur qui porte son nom ; et lui suggère d’apporter d’importantes améliorations à son modèle. Il enregistre au synthé tout un album des titres les plus connus de Jean-Sébastien Bach.
A l’époque, les ordinateurs tenaient une place considérable et il lui avait fallu louer un hangar pour pouvoir enregistrer son disque, mais le jeu en valait la chandelle : le succès est colossal, grimpant en août 1969 à la première place du hit-parade américain, ce qui n‘était jamais arrivé à un disque de musique classique.
Carlos est un véritable virtuose et, dans la foulée, Stanley Kubrick lui propose de composer la bande sonore d’Orange mécanique (1971) puis de Shining (1980). Après avoir touché au printemps 1972 les imposantes royalties que lui devait sa maison de disques, Walter désormais prénommé Wendy put se prêter à la chirurgie de réattribution (ou réassignation) sexuelle.