On en avait rêvé, Pierre LEMARCHAND l'a fait (cliquer ICI).
Si la formule "Ni Dieu, ni maître" devait s'appliquer à quelqu'un, ce serait par excellence à Karen DALTON.
... Karen DALTON sur qui, encore récemment (avant la sortie de ce livre, Le Souvenir des montagnes) on savait fort peu, et sur le compte de qui circulaient les histoires les plus folles.
Karen J. Cariker dite Karen Dalton (1938-1993) était cherokee. Elle traînait à Greenwich Village au début des années soixante ; Bob Dylan déclara qu’en 1961 elle était sa chanteuse préférée :
« Elle chantait comme Billie Holiday et jouait de la guitare comme Jimmy Reed »
Fred Neil en pense autant :
« Elle fut ma chanteuse préférée et eut beaucoup d’influence sur ma façon de chanter », lit-on sur la pochette de « It’s so hard to tell who’s going to love you the best », un CD de compilation accompagné d’un DVD de documents rares provenant de la télévision française.
Malgré son talent indiscutable, Karen ne serait jamais une star. Comme l'écrit Pierre Lemarchand, Karen Dalton était "authentique et singulière. Guitariste, banjoïste, Karen ne chantait, dans la grande tradition folk, que les chansons des autres, pour mieux les faire siennes. L’art de Karen Dalton était sauvage, et ne s’accommodait guère du rythme trépidant des grandes villes ni des artifices de l’industrie musicale. Aussi, Karen ne rencontra jamais le succès public, mais fut toujours admirée de ses pairs".
Elle n’a publié, en tout et pour tout, que deux albums, en 1969 et en 1971. Et une chanson remarquable, « Somethin’ on your mind ».
Sa fin fut-elle aussi misérable qu’on le dit ? Heureusement que nous avons désormais le livre de Pierre Lemarchand, car l'histoire qui circulait était loin d'être exacte : on racontait qu’elle était morte à la rue, victime du sida.