J'ai 68 ans, et je suis de tout coeur au côté des jeunes qui revendiquent le droit de se vêtir comme elles l'entendent pour se rendre au collège ou au lycée. J'ai 68 ans, disais-je, et j'ai donc connu les brimades, de 1965 à début 1968, des directeurs d'établissements qui nous menaçaient d'exclusion, nous les gars, lorsque le cheveu dépassait un peu sur le haut de l'oreille. Idem si nous étions surpris, dans l'enceinte du lycée ou du collège, avec une BD de type Astérix ou Tintin. Encore heureux que l'on ne nous obligeât pas à porter la cravate en permanence. Cinquante ans plus tard, plus personne (sauf moi de temps à autre !) ne porte la cravate... Tout le monde porte le cheveu comme il l'entend... et il est de bon ton d'avoir dans sa bibliothèque les intégrales de Tintin et Astérix.
Je ne sais si la lutte de nos lycéennes et étudiantes est justifiée ou vaine, mais au moins se battent-elles pour la seule cause que je respecte : la liberté. Leur liberté, sans doute, mais la nôtre aussi. C'est autrement plus digne et plus respectable que beaucoup d'autres revendications. Et si cela débouchait sur un autre "mai 68", comme lorsque Cohn-Bendit s'indignait de la séparation entre dortoirs des filles et dortoirs des garçons, eh bien j'irai manifester au côté des lycéennes. Et sans masque !