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Le blog des auteurs libres

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Pop rock music, chanson française, biographies express de personnages hors du commun, faits de société


âge pivot, gilets jaunes, "grands débats" ; ON S'EN BAT LES COUILLES !

Publié par Les auteurs libres sur 11 Janvier 2020, 20:03pm

Ne s'agit-il pas plutôt d'une grande "fracture sociale", bien plus profonde que celle que dénonçait Chirac en 1995...

L'après mai-68 a vu se développer une course effrénée au "toujours plus". Ce qui peut se concevoir tant qu'on reste dans des limites raisonnables ne l'est plus lorsque l'on voit des milliers de tonnes des mêmes produits sillonner la planète à grand renfort de pollution dans le cadre de ce que l'on appelle le libre échange... et dont on a d'ailleurs dénoncé les méfaits avant même leur application (notamment CETA et Mercosur)... et qui a priori, tout en "fourguant" au consommateur des produits douteux, ne semble pas satisfaire les petits producteurs, qu'ils soient en Europe ou en Amérique... mais régale les intermédiaires, les transitaires, les transporteurs et les grandes surfaces qui se frottent les mains.

Une fracture sociale entre, d'une part, ceux qui se satisfont de regarder Hanouna et voter Macron ou Le Pen, un oeil bienveillant sur notre ploutocratie... Des crève-misère qui pestent contre le prix des carburants chaque fois qu'ils prennent leur 4x4 pour aller chercher les clopes ou les croissants du dimanche matin...

... et les autres, ceux qui ne regardent pas Hanouna, ne votent ni Macron ni Le Pen, ne répondent pas aux sondages... se déplacent à pied ou en vélo (ignorant qu'il faut dire "se déplacent à bicyclette"... même dans le vocabulaire on fait la distinction entre le noble 4-roues et le prolo 2-roues : le médiocre de la France d'en bas se déplace A pied ou A vélo... celui de la France d'en haut, EN 4x4), ne répondent pas aux sondages... et bien souvent ne votent pas (ce qui leur est souvent reproché... mais dans une démocratie digne de ce nom, VOTER ça signifie voter POUR QUELQU'UN, pas CONTRE quelqu'un. Et si aucune face n'inspire confiance sur les panneaux électoraux, n'est-il pas légitime de rester au lit le dimanche matin ?  Moi, en mai, je fais ce qu'il me plaît, et mes burnes ne me conduisent pas aux urnes (superbe, ça rime !)... Même face aux Le Pen - un coup le père, un coup la fille, je n'aurais jamais pu voter pour Chirac ou pour Macron (excusez-moi une seconde, rien que d'y penser, je dois sortir vomir)

L'après mai-68...

Face aux grandes surfaces et autres centres commerciaux (qui éloignent des centres-villes) les petits commerces périclitent, les médecins se raréfient, les hôpitaux sont en crise...

Lieux de convivialité, les "cafés de la gare" ferment en même temps que d'innombrables petites gares. A la place, on fume du shit au pied des tours des HLM en terrorisant les p'tits vieux qui rentrent chez eux.

Les campagnes se vident et, à l'inverse, des centaines de milliers de travailleurs, comme les taupes, perdent chaque jour un temps fou sous terre (métro) ou dans des embouteillages pour travailler dans des villes où ils n'ont pas les moyens financiers de se loger. Les "périphéries" deviennent des plaques tournantes de la drogue où les forces de police ne peuvent plus pénétrer (les ambulances, les pompiers et le SAMU non plus, d'ailleurs !). Samia Ghali dénonce depuis longtemps « le manque de prise de conscience de la gravité des scènes de guerre qui frappent Marseille ». Elle dit avoir officiellement saisi le ministre de l’Interieur pour lui demander « la tenue immédiate d’un comité ministériel de sécurité pour Marseille accompagné d’un plan clair et coordonné au plus haut niveau de l’Etat".

Au fil du temps on a vu la délinquance s'aggraver, la drogue gagner du terrain, les attentats terroristes se multiplier, en grande partie parce que, d'une part, la crise des hôpitaux fait qu'il n'y a pas suffisamment de moyens pour soigner correctement les gens souffrant de troubles psychiatriques possiblement dangereux pour la société, d'autre part parce que de nombreux délinquants multi-récidivistes déambulent en toute quiétude. 

Cette dégradation de la société qui s'est opérée durant un demi-siècle semble bien avoir passé le point de non-retour comme l'illustre le haut de notre article : en mai 2017, on a dépassé le bord de la falaise.  Un président imposé par un cénacle de milliardaires, de banquiers et de lobbies... imposé "à" et "par" seulement 15% de la population, moutons béats au printemps 2017, béant depuis.

"Au jour le jour" on bricole mais c'est foutu : âge pivot, gilets jaunes, "grands débats"... tout ça n'est qu'un "point de détail" d'une société malade, des arbres qui cachent la forêt d'un malaise profond. Très profond... Un sentiment de CHAOS dans lequel l'individu "normal" - encore récemment, on l'aurait raillé, "l'individu normal", délimitant sa zone d'influence à la "France d'en-bas", mais depuis mai 2017 la "France d'en-bas" s'est rapidement élargie à 99% de la population - CHAOS dans lequel l'individu "normal" se retrouve seul face à des robots qui lui expliquent qu'il pourra régler tous ses problèmes en APPUYANT SUR LA TOUCHE ETOILE.

On ne peut que constater qu'hormis le CAC 40 rien ne fonctionne plus vraiment bien dans notre pays.

 

Un sentiment bizarre qui fait se demander si notre pays n'est pas en voie de sous-développement... sauf en ce qui concerne l'omniprésence du pognon. Magouilles, affaires, scandales financiers et corruption... En soixante ans on est passé de presque rien sous De Gaulle à quasiment une "affaire" chaque mois sous Macron.

... Alors, à quand un porte-parole de ceux qui ne la réclament pas, la parole ? A moins qu'avant un immense bug fasse comprendre à beaucoup à quel point ils acceptent - victimes consentantes, donc qui ne méritent pas la moindre compassion - à quel point un cap a été franchi dans l'absurdité de la société française du 21è siècle. A part le MEDEF, qui se plaindrait de faire une pause pour simplement... réfléchir ?

On voudrait faire passer la crise actuelle (qui dure !) pour une lutte pour conserver des acquis datant d'il y a plus de 70 ans, mais c'est beaucoup plus la révolte d'une nation de longue date éprise de justice contre la jeune dictature de notre ploutocratie inféodée au Nouvel Ordre mondial. En conséquence de quoi, avec ou sans âge pivot, avec ou sans grand débat bidon, rien n'est réglé. 

(un article qui mérite d'être consulté : http://comite-valmy.org/spip.php?article8691)

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