Une première victoire de la France d'en-bas... mais en demi-teinte

  Les "sans-dents" viennent de marquer des points. Suite aux exactions de Cahuzac, Fillon et de tas d'autres, la "France d'en-bas" a décroché une première victoire. Mais il ne s'agit pas d'une conquête : ce qui était réclamé, ce n'était pas une loi sur la moralisation, mais plus précisément que nos dirigeants aient un comportement moral. NUANCE ! Une loi, ce n'est qu'un bout de papier : la loi anti-corruption du 29 janvier 1993 a-t-elle fait disparaître la corruption ?

Les "sans-dents" sont exaspérés, comme l'ont prouvé les agressions contre Nathalie Cosciusko-Morizet et contre la députée Laurianne Rossi, qui ne sont pas le fait d'extrémistes, de malades mentaux ou de délinquants, mais simplement de GENS DU PEUPLE ulcérés et qui manifestent leur exaspération d'une autre manière que dans les urnes (dans le premier cas,  le maire sans étiquette de Champigneulles... dans le second, un ancien délégué CGT et ancien militant PCF. Dans les deux cas, des gens jusqu'alors sans problèmes... "normaux"). C'est bien l'exaspération qui mine en ce moment la société française, et bien que les médias et nos dirigeants se gardent d'en parler, il faut la craindre, l'exaspération : si cela s'est relativement bien passé en 1968 ("Dix ans, ça suffit" a permis aux "sans-dents" de se débarrasser sans véritable violence de celui qu'on nous cite aujourd'hui en exemple), ce ne fut pas toujours le cas : l'exaspération, c'est elle qui a renversé Louis XVI, c'est elle qui a déclenché l'épuration, qui abattait ou tondait sans autre forme de procès.