Stars et starlettes du cinéma en Noir et Blanc : Lili DAMITA
Liliane Marie-Madeleine Carré dite Lili Damita (1904 – 1994) fut élevée dans différents pays ; de fait, elle sera polyglotte... mais ne parlera aucune langue à la perfection (cliquer ICI).
À quatorze ans, elle danse à l'Opéra mais s'oriente vers plus de facilité, au moins apparente, et débute comme danseuse de cabaret dès l'âge de seize ans, puis devient meneuse de revue au Casino de Paris.
Le cinéma lui fait les yeux doux : en 1925, elle est la vedette du film autrichien Célimène, la poupée de Montmartre qui rencontre un tel succès que, l'année suivante, le réalisateur Michael Curtiz lui confie encore deux autres rôles principaux. De l'Autriche à l'Allemagne, il n'y a qu'un pas, que Lili franchit pour apparaître dans un film de Robert Wiene (réputé pour son célèbre Cabinet du docteur Caligari) et un autre de Pabst, tiré de l'œuvre d'Alfred de Musset, On ne badine pas avec l'amour. Deux ans plus tard (1928), la voici sollicitée par Samuel Goldwyn ; elle fait ses débuts à Hollywood en 1929 dans The Rescue puis Les Têtes brûlées réalisé par Raoul Walsh et Le Pont du roi Saint-Louis (The Bridge of San Luis Rey), un film semi-parlant.
Ses succès au box office s'accumulent : Friends And Lovers, en 1931, avec Laurence Olivier, Adolphe Menjou et Erich von Stroheim. On la voit à l'affiche aux côtés de Gary Cooper (Fighting Caravans / L'Attaque de la caravane, 1931), Maurice Chevalier (Une heure près de toi, de Lubitsch et Cukor, 1932), et Cary Grant dans This Is The Night (La Belle Nuit, 1932) dont le point de départ reprend un gag de Laurel & Hardy et Jean Harlow dans Son altesse royale, 1929 : alors qu'elle se rend au théâtre avec son amant, la pulpeuse Thelma Todd perd sa robe, accrochée à la porte de la limousine.
En 1935, après Frisco Kid (Émeutes, avec James Cagney), Lili prend sa retraite.
Après une liaison avec le prince Louis-Ferdinand de Prusse et un premier mariage avec Michael Curtiz, elle épouse Errol Flynn, jeune acteur encore inconnu, de qui elle aura un fils. Le couple divorce sept ans plus tard.
En 1931, à Hollywood, elle avait tourné dans Quand on est belle avec Françoise Rosay qui ne disait pas le plus grand bien d'elle :
« Elle était ravissante, mais assez insupportable ; de plus en plus, d'ailleurs, au fur et à mesure de son succès ».
À preuve un article paru dans Détective (n°225 de 1933) et intitulé « Une étoile exubérante » :
- C'est dans le Casino National de la Havane, célèbre pour avoir lancé la rumba, que la vedette Lily Damita se laissa entraîner dans un pugilat contre Miss Minnie Pearson, des Ziegfeld Follies, qu'elle accusait d'avoir fait des avances à son mari, le millionnaire Sydney A. Smith. Après avoir exprimé son indignation en anglais, français, allemand et espagnol, Lily Damita passa aux voies de fait et ses ongles longs et rouges lacérèrent les vêtements de la danseuse...