Le livre
Quelques semaines seulement après son apparition à la fête de l'Huma, Léonard Cohen revenait a l'Olympia pour deux concerts, son abandon de la scène depuis dix ans ne pouvant que nous faire apprécier ces visites rapprochées.
C’est avec un retard d'une heure qu’il devait prendre possession de la scène avec ses cinq musiciens et ses deux choristes pour un show trop bien équilibré, deux morceaux des premiers albums succédant à deux titres plus récents en règle générale.
Spectacle sans surprise avec les inévitables « Bird on the Wire » et « So long Marianne », peu différents de leurs versions en studio.
Pourtant à partir du troisième morceau, la présence du groupe se fait plus évidente, les musiciens changeant plus fréquemment d’instruments, certaines compositions nécessitant le besoin de quatre guitares. Il faut également noter le jeu délicat et efficace du pianiste John Lissaver, producteur et arrangeur du dernier LP de Cohen, qui grâce à l'apport du synthétiseur donne une dimension nouvelle au « Partisan » que nous n’aurions pu imaginer ainsi à l’époque de « Live songs ». De même lorsqu’il joue de la clarinette ou du saxophone sur deux nouveaux morceaux.
Après un court entracte, Léonard Cohen est de retour seul à la guitare pour interpréter trois titres avant d’être rejoint par ses accompagnateurs pour interpréter, entre autres, « Stranger Song » et « Hey that’s no way to say goodbye ». Mais ce n’est réellement qu’avec « Lovers, Lovers » qu’il se donne à fond.
Après une version sans conviction de « Suzanne », il chante « Sisters of Mercy », morceau prodigieux qui à lui seul fait oublier la froide perfection de ce concert. Puis sans laisser au public le temps de le rappeler, il revient presque immédiatement chanter « Nancy » et « Butcher ».
Au final un beau concert de Léonard Cohen, peut-être trop professionnel, où l’on aurait aimé retrouver aussi le poète plus ou moins révolté qui dialoguait avec les gens, il y a de cela à peine trois ans, et qui, à cette époque, ressentait vraiment ce qu’il chantait.