Le livre Gaby Morlay, une star effacée revient par le détail sur la vie mystérieuse de la grande actrice (cliquer ICI).
« Le Bonheur n'est plus un rêve » fut sans doute un succès au hit-parade à une époque où on n'utilisait pas encore le terme.
Le Bonheur : Gaby Morlay, Charles Boyer, Michel Simon et Paulette Dubost dirigés par Marcel L'Herbier dans un mélodrame de Henri Bernstein (on a bien du mal à remarquer Jean Marais dans le rôle furtif d'un journaliste - sa première apparition au cinéma ne remontait qu'à 1933).
L'histoire... Une actrice, Clara Stuart, est blessée à la sortie de sa représentation de rentrée par un anarchiste, Philippe Lutcher, qui prétend avoir voulu frapper en elle le symbole de la corruption du monde capitaliste, la gloire s’attachant désormais aux seuls sportifs et vedettes de cinéma. Il n’avait le choix qu’entre ces deux catégories de victimes ! Clara vient à la barre et dans un petit discours préparé à l’avance, réclame la grâce du coupable. Cela exaspère profondément Lutcher qui la traite de « profiteuse de la bêtise humaine ». S’accusant aussitôt d’avoir appris par cœur son discours, elle réclame de nouveau la grâce de Lutcher mais avec une sincérité maintenant tout à fait maladroite. Elle supplie même qu’on lui confie l’accusé :
« Donnez-le moi, donnez-le moi ! »
Lutcher est condamné à quelques mois de prison. Clara ne pense plus qu’à lui, divorce et le recueille chez elle à sa sortie de prison. Il lui confie que, lorsqu’il l’avait visée, il était déjà amoureux d’elle, et c’est pourquoi sa main avait tremblé. Il est amené à assister incognito à une scène de tournage de son dernier film, basé sur leur histoire, ce qu’elle n’avait pas voulu lui avouer, et qui reproduit l’assassinat manqué de l’anarchiste. Son amertume devant ce spectacle indique à Lutcher qu’il vaut mieux rompre : elle sera toujours une vedette avant d’être femme. Il la quitte, se contentant d’aller admirer au cinéma l’image de celle qu’il n’oubliera jamais.