Catherine Deneuve, actrice par accident
/image%2F0920868%2F20150717%2Fob_7ecb14_sans-titre.png)
Il serait faux de croire que Catherine Deneuve n'aurait pas fait carrière au cinéma mais, sans un coup de pouce du destin, elle y aurait réfléchi à deux fois
Catherine Dorléac est née en 1943.
Âgée à peine de 13 ans, elle obtient un petit rôle dans un film d'André Hunebelle, "Les Collégiennes" (1956) et préfère adopter pour pseudonyme le patronyme de sa mère, actrice tout comme son père. Mais cette première apparition sur grand écran semble due davantage au contexte familial qu'à une réelle volonté de jouer la comédie.
Hormis sa participation à un obscur court métrage, elle se consacre aux études.
C'est apparemment sans grande conviction qu'elle se retrouve en 1959 sur les plateaux des "Petits chats" de Jacques R. Villa.
Elle était donc restée trois ans sans manifester l'envie, le désir de tourner.
Un poste à pourvoir !
Sa sœur aînée en tournage lui apprend que le réalisateur recherche, pour son film "Les Portes claquent" (1960) une jeune fille dont elle a tout à fait le profil.
Encore mineure, Catherine doit au préalable obtenir l'accord écrit de ses parents.
Le bout d'essai s'avère concluant... mais l'expérience, pas suffisamment pour motiver la jeune Catherine.
Visiblement elle n'est pas passionnée par le métier d'actrice
Mais quelle idée a-t-elle vraiment en tête ? Elle choisit délibérément de ne pas retourner au lycée (elle était en classe de seconde). Peut-être souhaite-t-elle tout simplement trouver un rôle, des rôles qui lui conviennent ? Sera-ce le cas de "L'Homme à femmes" ?
Repérée par Mel Ferrer
Ce n'est pas en premier lieu pour ses talents d'actrice mais pour sa ressemblance avec son épouse Audrey Hepburn que le célèbre acteur (et accessoirement cinéaste) américain fait appel à elle pour figurer sa partenaire dans ce film de 1960 réalisé par Jacques-Gérard Cornu. Il ne s'agit toutefois que d'un second rôle et "L'Homme à femmes" n'est pas encore le déclencheur de la carrière de Catherine.
Une Parisienne face à l'Idole des jeunes
En 1961, rien de neuf sous le soleil... alors les tabloïdes brodent, prêtant à Catherine, qui dément, une aventure avec Johnny Hallyday. A l'origine de la rumeur, sa participation, discrète mais efficace, au film à sketches "Les Parisiennes" de Michel Boisrond.
L'univers de Johnny est loin de celui de Catherine : ce qui, pour elle, va tout faire basculer, c'est la rencontre avec son futur compagnon.
En 1962, en effet, elle tourne sous la direction de Vadim "Et Satan conduit le bal", film snob éreinté par la critique.
1962 : Deneuve remplace Bardot dans le lit de Vadim
La même année, le réalisateur à scandale propose sur grand écran "Le Repos du guerrier" avec Brigitte, "Le Vice et la vertu" avec Catherine. Au moins la vie privée du cinéaste est-elle en phase avec sa vie professionnelle !
Roger Vadim a quinze ans de plus que Catherine ; ils auront un fils en 1963.
Catherine est enfin sur les rails
Passionnée par son homme et par son métier d'actrice, elle s'impose enfin, même si l'image d'une interprète froide et détachée s'apprête à lui coller à la peau tout au long de sa carrière. Pour briller, il lui faut juste accepter (ce qu'elle ne fera pas toujours) des rôles adaptés à sa personnalité.
Dans le registre comique ou fantaisiste voire onirique, elle semble difficilement à sa place ("Les Demoiselles de Rochefort", 1964... pourtant son plus grand succès populaire... "Peau d'Ane", 1970... "Le Sauvage", 1975). Dans les rôles graves, en revanche, elle excelle ("Répulsion", 1965... "La Sirène du Mississippi", 1969... "Ca n'arrive qu'aux autres", 1971... "Le Dernier Métro", 1980)
Pourquoi donc croyez-vous que Polanski, Bunuel et Truffaut lui aient confié de grands rôles ?