Du son partout et sur tout grâce au vinyle
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Des inventeurs un peu fous mais géniaux reprennent à leur compte l'invention du disque d'Edison pour créer des objets dingues: une bouteille musicale, un tronc d'arbre sonore !
Il y a un siècle et demi, Edison "inventait" le disque, au même moment que Charles Cros et peu après Scott de Martinville. Retour sur une invention phénoménale en 1877... et sur son application délirante en 2015.
Ce qui a véritablement conduit à la naissance du phonographe est celle du téléphone l'année précédant son invention : Paul Charbon, dans son excellent ouvrage La Machine Parlante, affirme que le phonographe a été inventé en 1877 parce que le téléphone avait été mis au point un an plus tôt. Car toutes les pièces qu'a utilisées Edison pour construire son phonographe à feuille d'étain auraient pu être rassemblées deux cents ans auparavant et donner le même résultat.
Quant à la notion de disque sonore, elle n'est pas nouvelle non plus puisque le disque perforé existe depuis bien longtemps ; on trouve même la trace d'une sorte de juke-box à disques perforés, le "Polyphon", à la fin des années 1870. Les disques perforés, néanmoins, s'apparentent plutôt au système de l'orgue de Barbarie, du limonaire ou du piano mécanique, mais ne sont aucunement des disques enregistrés.
Il est possible de graver un enregistrement sonore dans de nombreuses matières, pourvu que l'on dispose d'une pointe et d'un dispositif permettant de faire tourner la matière destinée à recevoir les sons sélectionnés.
Aujourd'hui des inventeurs astucieux ont repris le procédé... mais l'ont appliqué à une bouteille de bière (voir la vidéo en cliquant ICI) ou à un tronc d'arbre (cliquer ICI). Un tour de potier est déjà un studio d'enregistrement rudimentaire ! C'est ainsi qu'une revue scientifique nous a appris qu'on pouvait "écouter" des vieilles potiches et entendre des scènes de la vie à l'époque de Jésus ou des rois Ming (dans de très mauvaises conditions de reproduction, c'est évident).
Moins coûteux, mais cependant tout aussi rares que les vases Ming : les disques en chocolat que l'on peut écouter avant de les déguster. L'idée peut paraître profondément saugrenue, mais à la même époque (vers le début du 20ème siècle), on reproduisait des photos sur... la peau de certains fruits ! Encore aujourd’hui, certains chocolatiers continuent de confectionner cette gourmandise sonore. Quant aux jeunes des pays de l'Est passionnés de pop music au cours des années 60, on sait très bien qu'en raison de l'interdiction de propager cette culture "démoniaque", ils étaient contraints de graver les chansons entendues et enregistrées sur les radios occidentales sur... des cartes postales ou des plaques radiographiques ! Enfin, et contrairement à ce qu'on l'on serait en mesure de penser, il n'est pas non plus nécessaire de disposer d'un système s'apparentant à un véritable moteur : on a vu fleurir dans les années 50 des cartes de voeux munies d'un minuscule microsillon et d'une simple aiguille ; il suffisait alors simplement de faire tourner le disque au doigt pour entendre le message, le bristol de la carte faisant office de membrane reproductrice.