La quadraphonie, procédé mort-né
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Quadraphonie… Mais qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière ce mot qu’on n’a pas entendu depuis plus de 40 ans ?
Aujourd'hui, la stéréo est omniprésente, alors que la quadraphonie, ou tétraphonie, connut l'échec. Ce bon La Palisse aurait dit "Normal, l'homme a deux oreilles, pas quatre". Certes quadraphonie vient de "quadrangle", mais il ne s'agissait pas d'installer deux baffles derrière la tête, disposer les enceintes aux quatre angles de la pièce -stupide ! - mais au contraire très harmonieusement, comme l'indique notre schéma, pour doubler la richesse de la perception.
Il ne faut pas occulter toute la magie de cette invention qui mérite qu'on relate son histoire dans le détail.
Quadraphonie… mais pas quadrophonie
Les fans de pop music font fréquemment la confusion en raison du titre d’un album des Who. Même si, en 1973, le groupe de pop britannique publie un double 33 tours intitulé « Quadrophenia », le premier disque pop quadraphonique fut commercialisé en novembre 1970 ; il s'agissait de « Sunflower » des Beach Boys, et il était accompagné d'une notice expliquant comment disposer correctement la paire de baffles supplémentaires. Signalons ensuite l'existence remarquée du "Dark side of the Moon" de Pink Floyd.
La quadraphonie exige quatre hauts parleurs
C’est la seule façon de pouvoir obtenir un véritable environnement sonore intégral. L'impact médiocre de ce procédé sophistiqué sur le grand public est tel qu’on peut aujourd’hui assimiler la tétraphonie à un simple “gadget”... qui pourtant fait rêver !
L’échec commercial de ce procédé pourtant fort séduisant peut s’expliquer simplement par le mode de vie du consommateur de base. La disposition correcte de quatre baffles autour d’un fauteuil ou d’un canapé implique que l’auditeur possède un salon assez vaste. Or la plupart des logements (principalement les appartements citadins) ne sont pas assez vastes pour un tel luxe... sans parler de nos amis japonais qui, on le sait, résident dans des logements extrêmement resserrés... qui tremblent tout le temps. Considérant que les Japonais représentent une énorme part du marché potentiel de la haute-fidélité, on comprend alors qu’ils ont été dans l’impossibilité d’acquérir cet équipement qui, pourtant, les aurait comblés d’aise. La quadraphonie fut donc un procédé mort-né sans débouchés. Il est possible que certains passionnés de musique aient chez eux quatre hauts-parleurs... il n'empêche qu'ils n'ont certainement pas de disques quadraphoniques.
Une tentative pour relancer la machine...
En juillet 2010 le petit label américain Rhino commercialisa un album de légende… en quadraphonie : le « Best of » d’Aretha Franklin (lire notre article : CLIQUER ICI).