A son arrivée à Hollywood, son physique, son apparence et ses manières furent adaptées aux critères américains.
Ses premiers films sont éblouissants
Le succès est à la hauteur, particulièrement en ce qui concerne La Chair et le Diable (Flesh and the Devil, 1927) et Anna Karénine, 1928.
On est encore au stade du cinéma muet…
Son premier film parlant, Anna Christie (1930) constituera un évènement.
Garbo amoureuse
On a gardé d’elle l’image d’une femme seule dans sa tour d’ivoire, et c’est vrai à partir de 1940 et jusqu’à sa mort. Mais comme toutes les femmes elle fut amoureuse. Sa relation avec l’acteur John Gilbert défraya la chronique : après de longues fiançailles, elle planta son prétendant devant l’autel le jour du mariage !
Garbo parle, Garbo rit
Ses admirateurs vont de surprise en surprise : en 1930, avec l’avènement du cinéma parlant, ils découvrent sa voix grave et sensuelle… et son accent suédois assez prononcé. Quelques années plus tard, alors que les réalisateurs ont toujours joué, utilisé son image de femme à la limite de la sévérité, on l’autorise à basculer dans la fantaisie avec le film Ninotchka (1939). Elle nous devait bien ça : nous sommes certainement des millions (et encore aujourd’hui) à pleurer à la fin de Mata-Hari ou du Roman de Marguerite Gauthier (adaptation cinématographique de La Dame aux camélias, 1930).
La Reine morte
Après de tels chef-d’œuvre, tragédies ou comédie, que pouvait-elle offrir de plus au cinéma ? Après l’échec relatif de La Femme aux deux visages (1941) elle choisit de mettre un point final à sa carrière d’artiste. Et, hélas, jamais ne revint sur sa décision…
Les projets avortés
Les propositions de rôles n’ont pas manqué, ils ont tous été étudiés… et, malheureusement pour nous, tous refusés (pas toujours par Greta). Certains font encore fantasmer :
1926, The Ordeal avec Lon Chaney… deviendra The Ship from Shangai en 1929 mais sans Greta
1926, Women love diamonds
1928, Coeur de tzigane. Joan Crawford accepte le rôle que Greta a refusé
1929, The Ex-wife. Deviendra en 1930 La Divorcée, sans elle
1931, Greta souhaite tourner une vie de Jeanne d’Arc et un « portrait de Dorian Gray » dans lequel elle serait Dorian Gray. Là, c’est MGM qui refuse ; le projet Jeanne d’Arc reviendra en 1945… refus… Finalement c’est Jean Seberg qui décroche le rôle en 1957
1932, The Match King. Greta refuse, Lili Damita la remplace (Lili est française : elle se nomme en réalité Liliane Marie-Madeleine Carré)
1933, Le Jardin d’Allah… Greta refuse, Marlene Dietrich accepte trois ans plus tard
1935, Dark Victory… Greta refuse, Bette Davis récupère le rôle
1935, Le Procès Paradine Greta refuse, Alida Valli récupère le rôle
1935, « LE » projet du siècle, ou au moins « LE » rêve de tout cinéphile : Pabst préparait un Faust avec Greta et Louise Brooks. Le projet fut annulé faute de crédits. Désespéré, Pabst repartit en Allemagne et dut s’accommoder au régime nazi pour pouvoir continuer de tourner
1936, Beloved, un film sur les amours de Tchaikovsky (c’est vrai qu’il y avait de la matière !)
1939, un film sur la vie de Marie Curie. Aucun scénariste ne convient à Garbo. Le film sortira en 1943 avec une autre actrice
1947, une vie de George Sand qui aurait dû être tournée à paris. Hélas, faute de moyens financiers, le projet capote
1949, La Duchesse de Langeais, un projet de Max Ophuls très avancé car Greta a accepté de tourner des bouts d’essai. C’est le producteur qui déclare forfait.
1950, un remake parlant de La Chair et le Diable, son chef-d’œuvre du temps du muet (1926). Greta est séduite par l’idée… Le producteur lui préfère Ava Gardner, beaucoup plus jeune.
Désabusée, Greta décide dès lors de refuser tous les projets qui lui seront désormais présentés
Greta décida-t-elle de mettre un point final à sa carrière parce que le public et la critique avaient plus ou moins boudé son dernier film, ou bien parce qu’elle-même se voyait laide sur l’écran ?
Conséquence logique de cette décision (quelle qu’en soit la raison), elle refusa, non seulement de tourner, mais également d’apparaître en public.
Les paparazzi n’en eurent que plus d’audace à la traquer car, bien que retirée du monde du spectacle, elle n’en vivait pas pour autant en permanence enfermée dans son appartement de 7 pièces.
Elle voyageait, voyait des amis triés sur le volet.
Mais il lui fallait en permanence se cacher, utiliser des pseudonymes pour descendre à l’hôtel. Et porter d’énormes lunettes noires et d’amples chapeaux pour ne pas être reconnue, pour se cacher… et pour cacher au monde qu’elle vieillissait, que son aspect physique s'étiolait.
Elle s'installa plus ou moins définitivement à New York. Bisexuelle principalement lesbienne, elle n'eut pas de descendance
Dans les années 80, Garbo subit l'ablation d'un sein suite à un cancer. Elle décèdera à New York le 15 avril 1990, à l'âge de 84 ans d'une pneumonie.