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Le blog des auteurs libres

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Pop rock music, chanson française, biographies express de personnages hors du commun, faits de société


Les chansons coquines, interdites ou non

Publié par Les auteurs libres sur 26 Juillet 2014, 12:35pm

A mots couverts ou, au contraire, franchement découverts, les allusions à « la chose » (comme on disait il y a 50 ans) sont très fréquentes dans la chanson populaire. Et... ça passe ou ça casse !

En fonction de l’époque (sa mentalité, ses mœurs) mais aussi de l’humeur changeante des hommes de pouvoir, du chef de l’Etat jusqu’au directeur d’antenne de la plus petite radio, il est impossible de savoir à l’avance si une chanson passera à la trappe ou, pire, condamnée à la censure, en France comme à l’étranger.

En 1936, George Formby enregistre « When I’m Cleaning Windows »

Cette “Chanson du laveur de carreaux” subira les foudres de la censure jusqu’aux années 50 en raison de la phrase : “Pyjamas lying side by side / Ladies’ nighties I have spied / I’ve often seen what goes inside / When I’m Cleaning Windows" (en gros, “tous ces sous-vêtements féminins... à travers les carreaux, j’ai souvent vu aussi ce qui se glisse dedans »).

Les Frères Jacques détiennent le record du nombre de chansons interdites

Ils débarquent dans une époque puritaine ; voici la liste de leurs chansons peu recommandables : "Général à vendre", de Francis Blanche, censurée du temps de De Gaulle... "La Gavotte des bâtons blancs", pour manque de respect à la police... "Son nombril", d'Yvette Guilbert, chanson jugée obscène... Les "Petits cabinets de province" renvoyée par la SACEM avec le commentaire « chanson systématiquement scatologique »... et enfin, "Quelqu'un" de Prévert, car le héros de la chanson s'appelle Monsieur Ducon. Ils prennent des pseudonymes (“Quatre Jules”, “Frères Jacobus”) pour enregistrer des chansons paillardes (celui de Frères Jacques avait été trouvé à la va-vite, au milieu des années 40, « faire le Jacques » signifiant “faire l’andouille”). Leur costume ne manquait pas d'originalité : "En collants, on est tout nus", reconnaissaient-ils. Durant un spectacle, un spectateur déclara : "Avant, on ne voyait que leur couilles... maintenant, on ne voit que leur talent".

"Le Gorille" de Georges Brassens en 1952

A priori, c’est le côté scabreux et truculent de la chanson qui est mis en avant pour justifier l’interdiction, mais l’écrivain et journaliste Jacques Vassal est perplexe : la véritable raison n’est-elle pas la chute « Car le juge au moment suprême / Criait « Maman », pleurait beaucoup / Comme l’homme auquel le jour même / Il avait fait trancher le cou ».

En 1965, les Beatles...

" Girl"... En apparence, une chanson très sage. Or les chœurs chantent « tit-tit-tit-tit-tit... » soit « sein-sein-sein-sein » ! Et en 1967 dans « Penny Lane » ils parlent de « finger pie », un bâtonnet de pâté en croûte. Mais en argot de Liverpool c’est un doigt fourré ! Toute l’Angleterre est dupe... sauf une certaine région !

En 1967, Pink Floyd publie son premier 45 tours

On peut dire qu’ils « font dans la dentelle » car leur chanson "Arnold Layne", coquine et perverse, conte l'histoire d'un travesti qui vole des sous-vêtements féminins sur les cordes à linge. Inutile de dire que la chanson est interdite d’antenne sur la très prude B.B.C. Ca n’empêche pas le disque de grimper au hit-parade grâce aux diffusions des radios pirates, nombreuses à l’époque.

1967 encore : "Mellow yellow" par Donovan

Aux USA, la chanson fut interdite sur certaines radios : on parle de "banane électrique" et d'une petite amie nommée "fourteen" (mademoiselle-14-ans)... petite amie que l'on retrouvera deux ans plus tard dans un autre titre de Donovan, tout aussi interdit d'antenne que le précédent, "Superlungs My Supergirl" : "she's only fourteen but no more innocent" : « elle n’a que 14 ans mais elle n’est plus innocente ».

« Lola » par les Kinks en 1970

La B.B.C., qui impose son diktat, refuse de diffuser "Lola" ; mais pas pour la raison qui vint tout de suite à l’esprit de l’auteur Ray Davies dont le texte est explicite : "I'm glad I'm a man, and so's Lola". Cette jolie Lola est un travesti ! Sachant que l’année précédente la si puritaine station d'Etat avait censuré "Je T'Aime Moi Non Plus" de Gainsbourg et "Wet Dream" (« Rêve mouillé » de Max Romeo), les Kinks s’attendaient à l’interdiction. Et bien « Lola » ne sera pas interdite... à condition qu’un mot soit réenregistré : Ray Davies retourne chanter « cherry cola » au lieu de « Coca-Cola ».

Pas de pub' de marque sur la chaîne nationale.

Mais en 1970, il n’y a pas que les questions de sexe qui divisent les programmateurs... Prenons l’exemple de « Jésus-Christ » par Johnny Hallyday. Le texte de Philippe Labro déclenche une vaste polémique. A-t-on le droit de chanter que, si Jésus revenait, il fumerait de la marijuana et qu’il materait les filles aux seins nus ?

A sa sortie, le 45 tours est interdit d’antenne, et retiré de la vente dans certains grands magasins bien-pensants. Retour du bâton médiatique, le scandale propulse les ventes. On est en pleine mode “Jésus revient”. Après « Hair » et « Oh ! Calcutta », cette fois, c’est la comédie musicale « Jésus-Christ superstar » qui marche... du feu de Dieu ! ainsi que le film de Jean Yanne, “Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil”.

1972, le vétéran Chuck Berry n°1 au hit-parade de part et d'autre de l"Atlantique

Il a enregistré une chanson de Dave Batholomew de 1954, "My Ding-a-ling". Ne consultez pas en vain votre Harrap's shorter : c'est une onomatopée qui remplace tous les mots salaces ! Michel Polnareff en fit de même avec "Ring-a-ding".

Les exemples sont innombrables

« J’pète les plombs » par Disiz La Peste (2000), gros succès rap, dut être réenregistré. Les paroles, assez crues (c’est le moins qu’on puisse dire) durent être habilement censurées par le créateur lui-même, pour que le clip puisse être diffusé à la télé (ces fleurons de pure poésie que sont les mots « zob » et « quéquette » furent masqués par des petits bruits de sussion.

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