Les arnaques du show business
De très grandes vedettes du disque se sont fait dépouiller par leur entourage professionnel.
Des stars qui se retrouvent fauchées, c’est presque banal : faire la fête toutes les nuits, ça tue le compte en banque. Mais lorsqu’on se retrouve dépouillé ou spolié par un PROCHE, c’est plus dur à avaler. C’est pourtant ce qui est arrivé à de très grandes stars…
Little Peggy March
C’est en 1963 que le monde découvre Peggy March. Elle se nomme en réalité Margaret Anne Marie Battavio, est née au mois de mars (donc, March) et chante "Little Me" sur son premier 45 tours à l'âge de 14 ans. Bien sûr, ce surnom lui déplaît ; connaissez-vous quelqu'un qui soit heureux qu'on lui rappelle qu'il est petit ? Elle se débarrassera officiellement de "Little" à l'âge de 16 ans, dans une émission de télé au cours de laquelle on célébra son anniversaire en décrétant l'adjectif enfin banni. Hélas tout le monde ne regardait pas la télé, et une partie du public continua à l'appeler Little.
Bien que petite en taille, en revanche elle dispose d'une voix excessivement puissante. Son deuxième 45 tours, " I Will Follow Him", grimpa au sommet du hit-parade américain faisant de Peggy, alors âgée de 15 ans, la plus jeune « n°1 » de l’histoire du disque. Honorifique... car elle ne vit pas la couleur de ses royalties : étant mineure à la signature du contrat, ses parents crurent bien faire en confiant la gestion de ses comptes à son manager qui dilapida sa fortune, lui laissant à peine 500 dollars en banque !
Michel Polnareff
Il avait pris la grosse tête, déclarant que la France était en retard de quatre ans sur son génie, et qu'il n'existait qu'un pays à conquérir pour démontrer l'ampleur de son talent : les Etats-Unis. Il ne croyait pas si bien dire, puisqu'il serait obligé de s'y exiler pour des raisons fiscales ! Pour annoncer « Polnarévolution », son spectacle à l'Olympia en 1972, il fit recouvrir les murs de la capitale d'une affiche qu'on n'est pas prêt d'oublier : vêtu d'un chapeau et d'une chemisette de jeune fille, Polnareff montrait ses fesses aux Parisiens !
L’année suivante, à l’occasion de son spectacle « Polnarêve », idem : cette fois, il est entièrement nu, et le chapeau tient lieu de cache-sexe... Pour la première affiche, Polnareff fut condamné à 60 000F d’amende pour exhibitionnisme. Cette condamnation du début 1973 n’est pas dramatique par rapport à l'impact commercial. Mais, cela s’ajouta à des dettes substantielles envers les impôts. Il se retrouve dans une situation financière délicate Michel découvre qu’il a été dépouillé et escroqué par son expert-comptable.
Vis-à-vis de la loi, c'est lui le responsable. Michel se retrouve accusé de détournements de fonds vers l'étranger. L'ardoise s'élève à 600 millions ! Il ne lui reste plus en poche qu'un billet pour le paquebot France.
En 1974, il s'installe à New York
Il ne reviendra dans son pays qu'après y avoir été réhabilité. Interdit de séjour, il doit se produire à Bruxelles lorsqu'il veut chanter pour son public français et doit se rendre à Londres pour être interviewé par Michel Drucker.
Loulou Gasté plagié et spolié de ses copyrights.
Après le vol pur et simple, le plagiat. L’affaire concerne un compositeur français, Loulou Gasté. Un grand monsieur, décédé le 8 janvier 1995, qui a consacré l’ensemble de son oeuvre à son épouse, Line Renaud. Né à Paris en 1908, Loulou, d’abord guitariste dans l’orchestre de Ray Ventura, confie ses premières compositions à Jacques Pills, pour ensuite se tourner vers Léo Marjane et Yves Montand. Sa rencontre avec Line Renaud scelle son destin ; « Ma cabane au Canada » (grand succès de l’année 1949), marque le début d’une prodigieuse carrière.
Le choc !
Loulou Gasté entend, en 1975, le disque du Brésilien Morris Albert, « Feelings », puis « Dis lui », la version française par Mike Brant, il n'est pas long à réagir : pour lui, c'est indiscutablement la copie conforme de « Pour toi » qu'il a composé vingt ans auparavant. Y a t-il plagiat ou hasard ? Peu lui importe ; ce qu'il veut, c'est toucher les royalties de ce succès à l'impact planétaire. Pour preuve de ce qu'il avance, la partition originale de « Pour toi » ; en outre son épouse Line Renaud l'avait enregistré sur disque en 1956...
Il ne restait plus qu'à comparer.
Or ce qui semblait évident à Loulou Gasté l'était moins pour les juges français qui se penchèrent sur le cas et lui donnèrent tort en première instance. Il faut reconnaître que ce genre d'affaire est moins courant en France qu'aux Etats-Unis... peut-être pour la simple raison que les sommes en jeu sont moins conséquentes: un petit tube chez nous couvrira à peine les frais d'un procès, alors à quoi bon !
Obstiné, Gasté fait appel... Il obtient gain de cause.
En partie seulement, car le jugement n'était applicable qu'en Europe, mais pas aux U.S.A. Gasté décide d'aller jusqu'au bout, et porte l'affaire devant la cour fédérale de New-York. Au bout de trois semaines de discussions, il parvint à établir indiscutablement qu'il y avait eu copie, grâce à un "truc" de compositeur, un accord rare à la... 47è mesure ! Morris Albert ne pouvait pas n'avoir jamais entendu « Pour toi » : Dario Moreno l'interprétait dans le film « Le Feu aux poudres », diffusé dans le monde entier dès 1956, et la chanson avait connu une douzaine d'interprétations sur disque.
Plus accablant encore, l'éditeur brésilien de « Feelings » était l'ancien éditeur musical de Loulou Gasté ! Morris Albert fut condamné Ce fut long : en 1987 (soit douze ans après la sortie du disque incriminé) il doit verser 500 000 dollars au compositeur français. Ce qu'il s'empressa.... de ne pas faire.. Il avait pris la fuite avec sa cagnotte ! Morris Albert faillit se faire intercepter par la police de Los Angeles à la suite d'une dénonciation portée au consulat français, mais parvint à s'éclipser. Depuis, il court toujours !