Et si tout n'était qu'illusion dans un monde qui n'existe pas?
Une réflexion qui peut nous mener de la philosophie à la folie… mais qui ne manque ni de charme, ni d’intérêt.
Et la suggestion a priori farfelue est plausible, pour peu qu’on se débarrasse des œillères et qu’on accepte que science, philosophie et religion peuvent se compléter pour éclairer le mystère de la vie.
La vie? Une simple simulation
John Barrow et Martin Rees sont deux astrophysiciens anglais nés respectivement en 1952 et 1942. Chacun de son côté a publié d’innombrables articles et quelques livres, mais c’est ensemble qu’ils s’apprêtent à bouleverser notre vision de l’univers. Pour aller plus avant dans la lecture du présent article, il faut savoir que malgré la notion de temps infini, sans doute indiscutable, il faut néanmoins avoir connaissance de la durée de vie limitée du cosmos.
Approximativement 36 milliards d’années.
Et il n’a présentement dépassé que le premier tiers de son existence… pour peu qu’il existe vraiment.
Et si l’univers n’était qu’un monde virtuel?
John Barrow et Martin Rees prétendent que la vie et le cosmos pourraient bien n’être qu’une gigantesque simulation informatique, le délire du Super Ordinateur (Dieu, pour ne pas le nommer).
Selon eux, la question de l’existence réelle du monde, déjà posée par d’innombrables penseurs depuis la nuit des temps, est confirmée par les progrès de l’informatique.
«Il y a quelques années, les ordinateurs n’étaient capables de reproduire que de très simples schémas. Aujourd’hui ils savent créer des mondes virtuels d’un incroyable… réalisme! Nous pouvons donc tout-à-fait imaginer des ordinateurs capables de simuler des mondes aussi complexes que celui dans lequel nous… pensons vivre».
Ce n’est qu’une théorie, bien sûr
John Barrow et Martin Rees ne sont pas catégoriques mais leur hypothèse jette le trouble: «Ne refusons pas de nous demander si nous-mêmes pourrions nous trouver dans une telle simulation.
L’Univers, dans ce cas, ne serait pas un tout mais une partie d’un ensemble que nous désignons du terme de multivers. Des civilisations techniques à peine plus évoluées que la nôtre pourront simuler des univers dans lesquels des entités conscientes pourront émerger et communiquer entre elles».
John Barrow extrapole…
«Des sociétés possédant une puissance informatique beaucoup plus élevée que la nôtre pourraient simuler non seulement le climat ou la formation de galaxies mais également faire apparaître des étoiles, des systèmes planétaires.
En intégrant les lois de la biochimie aux simulations astronomiques, elles seraient capables d’observer l’évolution de la vie et de la conscience de manière aussi simple que nous, nous étudions le cycle des insectes sur les fruits». Se limiter au stade de l’observation? «Ces sociétés évoluées regarderaient les civilisations croître et communiquer, se disputer sur le fait de savoir s’il existe un Grand programmateur dans le Ciel pouvant intervenir à volonté au mépris des lois de la nature».
Lorsque science, philosophie et religion se rejoignent…
Un physicien américain, Seth Lloyd, réfute ces visions de l’esprit pourtant fort séduisantes. «Ma principale objection est qu’un ordinateur capable de simuler la vie terrestre devrait être inimaginablement puissant». Pourtant, cela a déjà été réalisé au moins une première fois par un certain… Dieu! John Barrow précise qu’il ne s’appuie pas uniquement sur l’informatique pour envisager que nous vivons peut-être dans un univers simulé.
«Ne trouvez-vous pas troublant cet équilibre infiniment subtil des conditions naturelles ayant rendue possible la vie sur Terre?»