Il révolutionna l’image de l’artiste encore plus profondément que la musique elle-même. A croire que le clip et le DVD furent inventés pour lui !
Fut-il vraiment, comme on le prétend, le premier à faire accepter la musique noire aux Blancs ? Avant lui, d'autres avaient puisé dans le répertoire des rockers blancs. Citons pour mémoire les reprises par Otis Redding de « Satisfaction » des Rolling Stones et « Day Tripper » des Beatles, celle de « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band” par Jimi Hendrix, “Proud Mary” de Creedence Clearwater Revival par Tina Turner. En revanche, "MJ" a fortement participé à l'universalité de la musique populaire en réconciliant des genres jusqu'alors antagonistes, choisissant un producteur (Quincy Jones) issu du monde du jazz, se faisant accompagner par des guitaristes de hard (Van Halen ou Steve Stevens, celui de Billy Idol, sur « Dirty Diana »), chantant en duo avec un ex-Beatle (« The Girl is mine » avec Paul McCartney, qui prit goût au métissage, enregistrant « Ebony and Ivory » avec Stevie Wonder).
Michael Jackson (1950 - 2009)
Dans « Michael Jackson, fabrication d’un monstre » (Les Belles Lettres, 1997) Jean-Paul Bourre écrit « Michael cherche un moyen pour ne pas vieillir et ne pas mourir ». Le but ne fut atteint qu’en partie…
Le « syndrome de Peter Pan » ne l’avait pas mis à l’abri de ses propres erreurs et de celles du docteur Conrad Murray. Mais pourquoi diable s’était-il défait de son précédent médecin personnel, le docteur Stefen Hoefflin ?
Nous verrons plus loin que ce médecin réputé lui avait instamment déconseillé de continuer à procéder à ces modifications physiques dangereuses pour la santé. Visiblement Michael n’acceptait pas l’image que lui renvoyait son miroir. Hélas les transformations qu’il y fit apporter ne semblaient pas le satisfaire. D’où ces opérations à répétition qui, entre autres troubles, aggravèrent son déséquilibre mental.
Mais n’était-il pas simplement « en avance sur son temps » ?
Qui sait si dans cent ou deux cents ans tout le monde ne sera pas… entièrement refait du sol au plafond ?
Qui sait si, comme l’écrit Michel Houellebecq dans « La Possibilité d’une île », tous les humains ne mourront pas –un choix délibéré- à 40 ou 50 ans afin de laisser le souvenir d’une image pas encore dégradée ?
A la fin du 21ème siècle, restera-t-il, de Michael, le souvenir d’un musicien dont on continuera de télécharger les chansons, ou d’un acteur dont on dévorera toujours les clips ? (à suivre en cliquant ICI).